Différences
Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
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bio [2021/05/16 13:02] – glbaron | bio [2021/05/16 19:18] (Version actuelle) – glbaron | ||
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===== Entretien avec Sébastien-Akira Alix en 2020===== | ===== Entretien avec Sébastien-Akira Alix en 2020===== | ||
- | Les lignes qui suivent sont la transcription d'un entretien avec Sébastien-Akira Alix en 2020, dont la publication dans une revue est incertaine | + | Les lignes qui suivent sont la transcription d'un entretien avec Sébastien-Akira Alix en 2020, dont la publication dans une revue est incertaine. |
**Sébastien-Akira Alix (SAA) :** Bonjour Georges-Louis Baron. Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à ces questions sur votre itinéraire d’enseignant-chercheur en sciences de l’éducation. Pourriez-vous nous parler des circonstances dans lesquelles votre carrière a commencé ? | **Sébastien-Akira Alix (SAA) :** Bonjour Georges-Louis Baron. Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à ces questions sur votre itinéraire d’enseignant-chercheur en sciences de l’éducation. Pourriez-vous nous parler des circonstances dans lesquelles votre carrière a commencé ? | ||
- | **Georges-Louis Baron (GLB) :** Initialement, | + | **Georges-Louis Baron (GLB) :** |
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+ | > Initialement, | ||
)), puis j’ai obtenu un diplôme d’études approfondies (DEA) et le CAPES de mathématiques. Je suis devenu en 1974 professeur au lycée Henri IV à Paris, où j’ai enseigné pendant sept ans. | )), puis j’ai obtenu un diplôme d’études approfondies (DEA) et le CAPES de mathématiques. Je suis devenu en 1974 professeur au lycée Henri IV à Paris, où j’ai enseigné pendant sept ans. | ||
- | Le contexte était qu’en 1966 avait été lancé par le premier ministre un ambitieux « plan calcul ». Une mission à l’informatique pilotée par Wladimir Mercouroff a été créée au ministère de l’éducation nationale en 1970 et dans la foulée une expérience d’introduction de l’informatique a été lancée dans 58 lycées-collèges. Des enseignants en poste de toutes disciplines ont bénéficié dès 1970-71 d’une formation dite « lourde » en informatique et des lycées ont été équipés en mini-ordinateurs à partir de 1972. J’ai eu la chance de suivre en 1975-76 une formation d’un an à mi-temps à l’ENS de Saint Cloud. | + | >Le contexte était qu’en 1966 avait été lancé par le premier ministre un ambitieux « plan calcul ». Une mission à l’informatique pilotée par Wladimir Mercouroff a été créée au ministère de l’éducation nationale en 1970 et dans la foulée une expérience d’introduction de l’informatique a été lancée dans 58 lycées-collèges. Des enseignants en poste de toutes disciplines ont bénéficié dès 1970-71 d’une formation dite « lourde » en informatique et des lycées ont été équipés en mini-ordinateurs à partir de 1972. J’ai eu la chance de suivre en 1975-76 une formation d’un an à mi-temps à l’ENS de Saint Cloud. |
- | Mais la technique évolue vite et dès ce moment apparaissent les premiers micro-ordinateurs. Le ministère décide en 1976 d’arrêter l’équipement de nouveaux lycées en mini-ordinateurs et les formations longues. D’après les mots du directeur des lycées de l’époque, | + | >Mais la technique évolue vite et dès ce moment apparaissent les premiers micro-ordinateurs. Le ministère décide en 1976 d’arrêter l’équipement de nouveaux lycées en mini-ordinateurs et les formations longues. D’après les mots du directeur des lycées de l’époque, |
- | En 1979, le ministère décide de généraliser les équipements de lycées en micro-ordinateurs et cette décision survit à l’alternance politique de 1981 qui décide de relancer les formations lourdes. Il y a donc besoin de personnes formées pour encadrer les opérations. En 1982 j’obtiens une décharge de service éventuellement reconductible chaque année pour travailler à la Direction des lycées puis à la Direction des lycées et collèges et j’y reste jusqu’en 1988-89. Je m’occupe surtout de l’option informatique des lycées, lancée comme expérimentation en 1981-1982. Très intéressé par la recherche que j’avais connue à l’INRP, je décide de faire une thèse en sciences de l’éducation que je soutiens en 1987. | + | >En 1979, le ministère décide de généraliser les équipements de lycées en micro-ordinateurs et cette décision survit à l’alternance politique de 1981 qui décide de relancer les formations lourdes. Il y a donc besoin de personnes formées pour encadrer les opérations. En 1982 j’obtiens une décharge de service éventuellement reconductible chaque année pour travailler à la Direction des lycées puis à la Direction des lycées et collèges et j’y reste jusqu’en 1988-89. Je m’occupe surtout de l’option informatique des lycées, lancée comme expérimentation en 1981-1982. Très intéressé par la recherche que j’avais connue à l’INRP, je décide de faire une thèse en sciences de l’éducation que je soutiens en 1987. |
- | Après, très logiquement, | + | >Après, très logiquement, |
**SAA :** Pourriez-vous revenir sur les raisons qui vont ont conduites à poursuivre des études en sciences de l’éducation à l’université René Descartes ? Conservez-vous des souvenirs de ces études ? | **SAA :** Pourriez-vous revenir sur les raisons qui vont ont conduites à poursuivre des études en sciences de l’éducation à l’université René Descartes ? Conservez-vous des souvenirs de ces études ? | ||
- | **GLB :** Après mon DEA de mathématiques, | + | >**GLB :** Après mon DEA de mathématiques, |
- | Je garde de cette période un excellent souvenir. La personne qui m’a le plus marqué, après Gabriel Langouët, est Viviane Isambert-Jamati, | + | >Je garde de cette période un excellent souvenir. La personne qui m’a le plus marqué, après Gabriel Langouët, est Viviane Isambert-Jamati, |
**SAA :** Après votre thèse, vous intégrez l’INRP en 1989 en tant que maître de conférences en sciences de l’éducation et y prenez rapidement la direction du département TECNé : pourriez-vous nous dire quelques mots de cette période ? | **SAA :** Après votre thèse, vous intégrez l’INRP en 1989 en tant que maître de conférences en sciences de l’éducation et y prenez rapidement la direction du département TECNé : pourriez-vous nous dire quelques mots de cette période ? | ||
- | **GLB :** Lorsque je suis nommé à l’INRP j’ai déjà une quarantaine d’années et une certaine expérience de l’animation d’équipes. Je suis élu à la direction du département en 1990 et c’est une expérience très riche. J’ai eu des échanges passionnants avec des spécialistes d’autres champs – comme Jean-Louis Derouet, Jean Hassenforder ou Annette Bon, des personnes d’une immense culture. L’INRP a été pour moi un autre grand moment de formation et puis aussi, disons-le, de combat, en particulier à partir du moment lors de la délocalisation, | + | >**GLB :** Lorsque je suis nommé à l’INRP j’ai déjà une quarantaine d’années et une certaine expérience de l’animation d’équipes. Je suis élu à la direction du département en 1990 et c’est une expérience très riche. J’ai eu des échanges passionnants avec des spécialistes d’autres champs – comme Jean-Louis Derouet, Jean Hassenforder ou Annette Bon, des personnes d’une immense culture. L’INRP a été pour moi un autre grand moment de formation et puis aussi, disons-le, de combat, en particulier à partir du moment lors de la délocalisation, |
- | Dans le prolongement des lois de décentralisation des années 1980, chaque ministère est prié de délocaliser des structures. À l’Éducation nationale, l’INRP est concernée. | + | >Dans le prolongement des lois de décentralisation des années 1980, chaque ministère est prié de délocaliser des structures. À l’Éducation nationale, l’INRP est concernée. Cet institut existe depuis très longtemps et a joué un grand rôle dans la circulation d’idées liées à la pédagogie et à l’éducation : il est à l’interface avec le terrain et a une tradition de recherche-action. Ses rapports avec le ministère ne sont pas faciles : un chercheur est le plus souvent critique et a une légitimité assise ailleurs ; les temps de la recherche sont par ailleurs toujours trop longs pour des décideurs pressés qui préfèrent les experts et les avis tranchés. C’est un des thèmes qui m’ont beaucoup intéressé : le rapport qu’ont les chercheurs avec les militants, les praticiens et les décideurs. On peut occuper plusieurs de ces positions, mais pas en même temps que celle de chercheur. |
- | Cet institut existe depuis très longtemps et a joué un grand rôle dans la circulation | + | > |
- | C’est un chemin cahoteux, pour ne pas dire chaotique : on est d’abord supposés partir à Dijon, puis finalement cela ne se fait pas ; on évoque ensuite Marseille ; on parle un temps d’aller boulevard Bessières à Paris et, finalement, sous la mandature de Claude Allègre, on décide que ce sera à Lyon et cela aboutit à Gerland après une station à Saint-Fons les clochettes. Tout cela prend une dizaine d’années. | + | >Je n’ai pas envie de suivre l’institut dans des conditions qui me paraissaient devoir conduire à son affaiblissement durable (ce qui se réalise). Je travaille cependant à Lyon pendant deux années, à temps partiel pour contribuer à lancer de nouvelles équipes et pour tenter d’assurer une continuité, |
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- | Je n’ai pas envie de suivre l’institut dans des conditions qui me paraissaient devoir conduire à son affaiblissement durable (ce qui se réalise). Je travaille cependant à Lyon pendant deux années, à temps partiel pour contribuer à lancer de nouvelles équipes et pour tenter d’assurer une continuité, | + | |
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- | Comme d’autres collègues, je suis temporairement affecté en 2004 à ce qui s’appelle alors l’Université René Descartes. Arrivé au laboratoire EDA, je m’y engage et obtiens en 2006 un poste de professeur. | + | |
**SAA :** Après votre élection à l’université Paris Descartes, vous êtes amené à prendre la direction du laboratoire EDA. Que retenez-vous de cette expérience ? | **SAA :** Après votre élection à l’université Paris Descartes, vous êtes amené à prendre la direction du laboratoire EDA. Que retenez-vous de cette expérience ? | ||
- | **GLB :** | + | >**GLB :** Il se trouve que sa directrice et fondatrice d’EDA, Sylvette Maury, une des personnes qui a joué un rôle important dans mon itinéraire, |
- | Il se trouve que sa directrice et fondatrice d’EDA, Sylvette Maury, une des personnes qui a joué un rôle important | + | >Pendant cette période, je me concentre particulièrement sur //l’accompagnement// |
- | Pendant cette période, je me concentre particulièrement sur //l’accompagnement// | + | > |
- | J’avais travaillé dès les années 1980 avec le Québec, la Suisse et la Belgique, peu avec l’Afrique. Au département TECNé de l’INRP, il y avait parmi les enseignants associés Jacques Wallet, qui vient malheureusement de décéder, et qui était un expert et un passionné de l’Afrique. Il m’a intéressé à une opération qu’il impulsait : //Réseau Africain pour la Formation à Distance// (RESAFAD), puis à un master de recherche à distance de l’Université de Rouen, qui fonctionne toujours : FORSE. Il y a en Afrique de graves problèmes d’infrastructure technique, peu de moyens mais beaucoup de créativité pour utiliser des solutions techniques. J’ai eu la chance d’encadrer un certain nombre de thèses d’Africaines et d’Africains. | + | >Dans ce domaine, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) est un acteur très important. C’est notamment elle qui a financé pendant plusieurs années le projet ADJECTIF lancé en 2007, qui visait à l’accompagnement de jeunes chercheurs francophones en TICE et qui a abouti à la création de la revue // |
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- | Dans ce domaine, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) est un acteur très important. C’est notamment elle qui a financé pendant plusieurs années le projet ADJECTIF lancé en 2007, qui visait à l’accompagnement de jeunes chercheurs francophones en TICE et qui a abouti à la création de la revue // | + | |
**SAA :** Au cours de votre carrière, vous vous êtes également engagé au sein des instances représentant les sciences de l’éducation, | **SAA :** Au cours de votre carrière, vous vous êtes également engagé au sein des instances représentant les sciences de l’éducation, | ||
- | **GLB :** Ma première expérience au CNU, dans les années 1990, n’est pas à mon initiative : j’y ai été nommé comme maître de conférences par le ministère. J’ai ainsi découvert cette assemblée qui faisait un travail remarquable de régulation. J’ai pu observer de l’intérieur une structure dans laquelle un mécanisme collectif s’était mis en place, pas tout à fait indépendamment des appartenances syndicales, mais avec une coopération et une collaboration importantes pour mener la réalisation d’une tâche commune. Ce qui y est fascinant, c’est la construction d’une opinion collective sur la définition et la délimitation des frontières d’une discipline, en l’occurrence les sciences de l’éducation. | + | >**GLB :** Ma première expérience au CNU, dans les années 1990, n’est pas à mon initiative : j’y ai été nommé comme maître de conférences par le ministère. J’ai ainsi découvert cette assemblée qui faisait un travail remarquable de régulation. J’ai pu observer de l’intérieur une structure dans laquelle un mécanisme collectif s’était mis en place, pas tout à fait indépendamment des appartenances syndicales, mais avec une coopération et une collaboration importantes pour mener la réalisation d’une tâche commune. Ce qui y est fascinant, c’est la construction d’une opinion collective sur la définition et la délimitation des frontières d’une discipline, en l’occurrence les sciences de l’éducation. |
- | Plus tard, je me suis présenté plus tard comme professeur, au titre du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP). À l’époque où j’y siégeais, je suppose que cela doit encore être vrai, on essayait de faire une analyse qualitative des dossiers. L’idée, pour nous, c’était d’aller au-delà des rapports sur les rapports et du comptage de publications, | + | >Plus tard, je me suis présenté plus tard comme professeur, au titre du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP). À l’époque où j’y siégeais, je suppose que cela doit encore être vrai, on essayait de faire une analyse qualitative des dossiers. L’idée, pour nous, c’était d’aller au-delà des rapports sur les rapports et du comptage de publications, |
- | C’est l’occasion d’avoir des dialogues passionnants avec des gens appartenant à la même discipline mais dont les orientations sont différentes des vôtres (sociologie, | + | >C’est l’occasion d’avoir des dialogues passionnants avec des gens appartenant à la même discipline mais dont les orientations sont différentes des vôtres (sociologie, |
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- | Maintenant, que va devenir le CNU ? Depuis les années 1980, on assiste au développement de ce goût, chez les décideurs, pour le nouveau management public, pour le remplacement du contrôle a priori par une évaluation a posteriori fondée sur un pilotage par des indicateurs. C’est un fait historique très profond, très puissant, mais qui nous fait passer à côté de ce qui n’est pas pris en compte par les indicateurs. | + | |
**SAA :** Au cours de votre carrière, vous avez dirigé ou co-dirigé 26 thèses et accompagné 6 habilitations à diriger des recherches (HDR). Quels souvenirs en gardez-vous ? | **SAA :** Au cours de votre carrière, vous avez dirigé ou co-dirigé 26 thèses et accompagné 6 habilitations à diriger des recherches (HDR). Quels souvenirs en gardez-vous ? | ||
- | **GLB :** Je vais revenir à une idée de mon maître, Gabriel Langouët, qui disait en substance que le rôle du directeur de thèse est finalement assez modeste : ce sont le travail et la motivation des thésards qui priment. Je crois que c’est vrai. Diriger des travaux de recherches est surtout un travail d’orientation, | + | >**GLB :** Je vais revenir à une idée de mon maître, Gabriel Langouët, qui disait en substance que le rôle du directeur de thèse est finalement assez modeste : ce sont le travail et la motivation des thésards qui priment. Je crois que c’est vrai. Diriger des travaux de recherches est surtout un travail d’orientation, |
- | En doctorat de sciences de l’éducation, | + | >En doctorat de sciences de l’éducation, |
- | Il y a ensuite des thèses qu’on pourrait appeler de la maturité : ce sont des personnes qui ont déjà eu une expérience ailleurs, qui reprennent des études et font un doctorat afin de résoudre une énigme qui les tourmente et pour réaliser une œuvre. On doit alors accompagner dans la définition de l’énigme et dans la manière de la traiter. Enfin, vous avez des thèses de la maturité tardive. J’ai eu des doctorants de plus de 55 ans mais qui avaient eux aussi une question à résoudre, liée à leur parcours professionnel. Là, on a affaire à des sujets qui ont une très grande expérience. En termes de direction de thèse il a un enrichissement mutuel. J’ai beaucoup appris de mes encadrements. | + | >Il y a ensuite des thèses qu’on pourrait appeler de la maturité : ce sont des personnes qui ont déjà eu une expérience ailleurs, qui reprennent des études et font un doctorat afin de résoudre une énigme qui les tourmente et pour réaliser une œuvre. On doit alors accompagner dans la définition de l’énigme et dans la manière de la traiter. Enfin, vous avez des thèses de la maturité tardive. J’ai eu des doctorants de plus de 55 ans mais qui avaient eux aussi une question à résoudre, liée à leur parcours professionnel. Là, on a affaire à des sujets qui ont une très grande expérience. En termes de direction de thèse il a un enrichissement mutuel. J’ai beaucoup appris de mes encadrements. |
- | Quant à l’HDR, un certain nombre de collègues ont bien voulu me demander de les accompagner. Là, c’est encore une autre situation. Il faut aider la personne à déterminer comment elle peut au mieux faire valoir son expertise, ses connaissances, | + | >Quant à l’HDR, un certain nombre de collègues ont bien voulu me demander de les accompagner. Là, c’est encore une autre situation. Il faut aider la personne à déterminer comment elle peut au mieux faire valoir son expertise, ses connaissances, |
**SAA :** Vous avez significativement contribué à développer les recherches sur les technologies éducatives et la didactique de l’informatique. Quel regard portez-vous sur votre production scientifique aujourd’hui ? | **SAA :** Vous avez significativement contribué à développer les recherches sur les technologies éducatives et la didactique de l’informatique. Quel regard portez-vous sur votre production scientifique aujourd’hui ? | ||
- | **GLB :** Il me semble que ma production s’est organisée autour de deux grands axes : l’étude du devenir des différentes vagues d’innovation portées par les pouvoirs politiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (en particulier l’informatique) en éducation et l’analyse de comment l’informatique se constitue comme objet d’enseignement et avec quels effets. Une constante est mon intérêt pour la formation des enseignants et pour les recherches menées en relation avec ces derniers. | + | >**GLB :** Il me semble que ma production s’est organisée autour de deux grands axes : l’étude du devenir des différentes vagues d’innovation portées par les pouvoirs politiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (en particulier l’informatique) en éducation et l’analyse de comment l’informatique se constitue comme objet d’enseignement et avec quels effets. Une constante est mon intérêt pour la formation des enseignants et pour les recherches menées en relation avec ces derniers. |
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- | La prise en compte de la dimension historique m’intéresse particulièrement. Elle a montré que tout ce qui se scolarise en matière de TIC est un héritage de recherches puis d’innovations menées plusieurs décennies auparavant en relation avec des praticiens et avec l’appui de décideurs. C’est vrai dès le début : il y a d’abord eu un champ de pratiques innovantes, celui de la technologie éducative, qui vise à suppléer les enseignants, | + | |
- | Puis sont apparus des instruments informatisés, | + | >La prise en compte de la dimension historique m’intéresse particulièrement. Elle a montré que tout ce qui se scolarise en matière de TIC est un héritage de recherches puis d’innovations menées plusieurs décennies auparavant en relation avec des praticiens |
- | Maintenant, les instruments informatisés | + | >Puis sont apparus des instruments informatisés, maintenant multimédias, |
- | Aujourd’hui, une des questions | + | > |
- | Personnellement, | + | > |
- | Je me suis concentré dans les dernières années sur l’accompagnement et la valorisation de recherches pluridisciplinaires menées avec des réseaux de praticiens. Mon champ de recherche est aussi un champ de pratiques évolutif, qui ne peut pas être embrassé par une seule discipline et qui gagne à donner lieu à des recherches participatives. Bien des gens ont travaillé sur cette question, je pense en particulier à Jacky Beillerot et aussi à Jean-Louis Martinand, avec sa notion de « recherche praxéonomique », | + | >Je me suis concentré dans les dernières années sur l’accompagnement et la valorisation de recherches pluridisciplinaires menées avec des réseaux de praticiens. Mon champ de recherche est aussi un champ de pratiques évolutif, qui ne peut pas être embrassé par une seule discipline et qui gagne à donner lieu à des recherches participatives. Bien des gens ont travaillé sur cette question, je pense en particulier à Jacky Beillerot et aussi à Jean-Louis Martinand, avec sa notion de « recherche praxéonomique », |