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bio [2021/05/16 19:14] glbaronbio [2021/05/16 19:16] glbaron
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 >C’est un chemin cahoteux, pour ne pas dire chaotique : on est d’abord supposés partir à Dijon, puis finalement cela ne se fait pas ; on évoque ensuite Marseille ; on parle un temps d’aller boulevard Bessières à Paris et, finalement, sous la mandature de Claude Allègre, on décide que ce sera à Lyon et cela aboutit à Gerland après une station à Saint-Fons les clochettes. Tout cela prend une dizaine d’années. >C’est un chemin cahoteux, pour ne pas dire chaotique : on est d’abord supposés partir à Dijon, puis finalement cela ne se fait pas ; on évoque ensuite Marseille ; on parle un temps d’aller boulevard Bessières à Paris et, finalement, sous la mandature de Claude Allègre, on décide que ce sera à Lyon et cela aboutit à Gerland après une station à Saint-Fons les clochettes. Tout cela prend une dizaine d’années.
  
->Je n’ai pas envie de suivre l’institut dans des conditions qui me paraissaient devoir conduire à son affaiblissement durable (ce qui se réalise). Je travaille cependant à Lyon pendant deux années, à temps partiel pour contribuer à lancer de nouvelles équipes et pour tenter d’assurer une continuité, notamment pour les collègues qui ne veulent pas partir et doivent trouver d’autres occupations correspondant au mieux à leurs souhaits. C’est assez stressant… +>Je n’ai pas envie de suivre l’institut dans des conditions qui me paraissaient devoir conduire à son affaiblissement durable (ce qui se réalise). Je travaille cependant à Lyon pendant deux années, à temps partiel pour contribuer à lancer de nouvelles équipes et pour tenter d’assurer une continuité, notamment pour les collègues qui ne veulent pas partir et doivent trouver d’autres occupations correspondant au mieux à leurs souhaits. C’est assez stressant… Comme d’autres collègues, je suis temporairement affecté en 2004 à ce qui s’appelle alors l’Université René Descartes. Arrivé au laboratoire EDA, je m’y engage et obtiens en 2006 un poste de professeur.
-Comme d’autres collègues, je suis temporairement affecté en 2004 à ce qui s’appelle alors l’Université René Descartes. Arrivé au laboratoire EDA, je m’y engage et obtiens en 2006 un poste de professeur.+
  
 **SAA :** Après votre élection à l’université Paris Descartes, vous êtes amené à prendre la direction du laboratoire EDA. Que retenez-vous de cette expérience ? **SAA :** Après votre élection à l’université Paris Descartes, vous êtes amené à prendre la direction du laboratoire EDA. Que retenez-vous de cette expérience ?
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 >Maintenant, les instruments informatisés se sont banalisés en dehors de l’école. Je pense qu’à l’heure actuelle il est très important d’étudier ce qui se passe en termes de rencontre entre des apprentissages non formels en réseau et l’éducation institutionnelle qui a ses règles, ses programmes, etc. Les occasions d’apprendre sont si diverses ! Dès les années 1990, on avait d’ailleurs vu des phénomènes intéressants, y compris des élèves qui apprenaient des langues en jouant à des jeux piratés en anglais, des apprentissages non formels de l’histoire. Souvent, cependant, ce qui était appris en dehors de l’école n’était pas valorisé à l’intérieur. >Maintenant, les instruments informatisés se sont banalisés en dehors de l’école. Je pense qu’à l’heure actuelle il est très important d’étudier ce qui se passe en termes de rencontre entre des apprentissages non formels en réseau et l’éducation institutionnelle qui a ses règles, ses programmes, etc. Les occasions d’apprendre sont si diverses ! Dès les années 1990, on avait d’ailleurs vu des phénomènes intéressants, y compris des élèves qui apprenaient des langues en jouant à des jeux piratés en anglais, des apprentissages non formels de l’histoire. Souvent, cependant, ce qui était appris en dehors de l’école n’était pas valorisé à l’intérieur.
  
->Aujourd’hui, une des questions qu’on ne peut pas esquiver est celle d’une possible rupture du modèle scolaire. Cela donne une nouvelle actualité aux travaux d’Ivan Illich qui, dès 1970, prônait une « société sans écoles » ayant recours à des modes d’apprentissage à partir de réseaux d’échanges des savoirs. À cette époque-là, les infrastructures techniques ne le permettaient pas facilement, ce n’est plus le cas maintenant. +>Aujourd’hui, une des questions qu’on ne peut pas esquiver est celle d’une possible rupture du modèle scolaire. Cela donne une nouvelle actualité aux travaux d’Ivan Illich qui, dès 1970, prônait une « société sans écoles » ayant recours à des modes d’apprentissage à partir de réseaux d’échanges des savoirs. À cette époque-là, les infrastructures techniques ne le permettaient pas facilement, ce n’est plus le cas maintenant. Personnellement, je pense, comme Pierre Mœglin, qu’on est malgré tout plutôt dans des situations //continuistes//, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas à court terme de discontinuité durable. Certes, la crise sanitaire actuelle fait bouger les lignes, mais il est trop tôt pour savoir ce qui restera durablement. L’histoire nous dira.
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->Personnellement, je pense, comme Pierre Mœglin, qu’on est malgré tout plutôt dans des situations //continuistes//, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas à court terme de discontinuité durable. Certes, la crise sanitaire actuelle fait bouger les lignes, mais il est trop tôt pour savoir ce qui restera durablement. L’histoire nous dira.+
  
 >Je me suis concentré dans les dernières années sur l’accompagnement et la valorisation de recherches pluridisciplinaires menées avec des réseaux de praticiens. Mon champ de recherche est aussi un champ de pratiques évolutif, qui ne peut pas être embrassé par une seule discipline et qui gagne à donner lieu à des recherches participatives. Bien des gens ont travaillé sur cette question, je pense en particulier à Jacky Beillerot et aussi à Jean-Louis Martinand, avec sa notion de « recherche praxéonomique », par analogie avec la recherche agronomique. Je lui emprunte l’idée que notre rôle de chercheur, c’est surtout de produire des idées qui peuvent être reproblématisées par les acteurs. >Je me suis concentré dans les dernières années sur l’accompagnement et la valorisation de recherches pluridisciplinaires menées avec des réseaux de praticiens. Mon champ de recherche est aussi un champ de pratiques évolutif, qui ne peut pas être embrassé par une seule discipline et qui gagne à donner lieu à des recherches participatives. Bien des gens ont travaillé sur cette question, je pense en particulier à Jacky Beillerot et aussi à Jean-Louis Martinand, avec sa notion de « recherche praxéonomique », par analogie avec la recherche agronomique. Je lui emprunte l’idée que notre rôle de chercheur, c’est surtout de produire des idées qui peuvent être reproblématisées par les acteurs.