enigme:inrp

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 ====== Institut national de recherche pédagogique (INRP): un monument disparu ====== ====== Institut national de recherche pédagogique (INRP): un monument disparu ======
  
-La source de l'INRP se trouve à la fin du XIXe siècle  (en 1879) dans le Musée pédagogique créé à l'initiative de Ferdinand Buisson (http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3241). +La source de l'INRP se trouve à la fin du XIXe siècle  (en 1879) dans le //**Musée pédagogique**// créé à l'initiative de Ferdinand Buisson (http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3241). 
  
-{{:enigme:inrp2.jpg?300 |}}Les tribulations de cette institution, qui visait initialement à venir en aide aux enseignants du primaire et à valoriser le travail effectué au ministère, ont été fort nombreuses. Il a changé plusieurs fois de nom, les plus proches de nous étant l'Institut pédagogique national (dans les années 1960)puis l'Institut national de recherche et de documentation pédagogique (INRDP), puis l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) (à partir de 1975).+{{:enigme:inrp2.jpg?300 |}}Les tribulations de cette institution, qui visait initialement à venir en aide aux enseignants du primaire et à valoriser le travail effectué au ministère, ont été fort nombreuses. Il a changé plusieurs fois de nom, les plus proches de nous étant //**l'Institut pédagogique national**// (IPN) dans les années 1960, //**l'Institut national de recherche et de documentation pédagogique**// (INRDP), puis //**l'Institut national de recherche pédagogique**// (INRP) à partir de 1975.
  
  
 Il m'est difficile de faire une chronique objective de l'INRP : j'y ai travaillé comme enseignant associé à la fin des années 1970, en particulier pour collaborer à l'évaluation de la première expérience d'introduction de l'informatique au lycée.  Il m'est difficile de faire une chronique objective de l'INRP : j'y ai travaillé comme enseignant associé à la fin des années 1970, en particulier pour collaborer à l'évaluation de la première expérience d'introduction de l'informatique au lycée. 
  
-Puis j'y ai été nommé comme maître de conférences en 1989-90, ai dirigé le département TECNE depuis 1990 et y été nommé professeur en 1996. De cette période, il reste quelques souvenirs en ligne : http://www.inrp.fr/Tecne/DeptTechne.htm.+Puis j'y ai été nommé comme maître de conférences en 1989-90, ai dirigé le département TECNE depuis 1990 et y été nommé professeur des universités en 1996. De cette période, il reste quelques souvenirs en ligne : http://www.inrp.fr/Tecne/DeptTechne.htm.
  
 Je suis resté à l'INRP jusqu'en 2003-2004, moment où j'ai rejoint l'Université Paris Descartes. La période de délocalisation, qui s'étend sur une dizaine d'années mais se réalise surtout à partir de 2002, a été difficile à vivre, entre projets avortés, espoirs déçus puis démantèlement de la structure existante pour fonder un nouvel institut à Lyon (l'Institut français de l'éducation, rattaché à l'Ecole normale supérieure de Lyon), dont la viabilité n'est pas assurée. Je suis resté à l'INRP jusqu'en 2003-2004, moment où j'ai rejoint l'Université Paris Descartes. La période de délocalisation, qui s'étend sur une dizaine d'années mais se réalise surtout à partir de 2002, a été difficile à vivre, entre projets avortés, espoirs déçus puis démantèlement de la structure existante pour fonder un nouvel institut à Lyon (l'Institut français de l'éducation, rattaché à l'Ecole normale supérieure de Lyon), dont la viabilité n'est pas assurée.
  
-Ici, simplement quelques souvenirs +Ici, simplement quelques souvenirs.
 ====La période de la délocalisation==== ====La période de la délocalisation====
 +===Une décision initiale, qui finit par être suivie d'effet===
  
 +La délocalisation a très tôt été décidée au début des années 1990, dans le cadre des politiques d'aménagement du territoire. 
 +Un mouvement a été lancé et chaque ministère a été sommé de délocaliser certaines de ses possessions. A l'Education nationale,l’INRP a été dans la liste. Il était alors prévu qu’il irait à Dijon car telle était la conclusion des autorités, on ne sait au juste pourquoi. Plusieurs autres hypothèses ont aussi été explorées. 
  
-La délocalisation a très tôt été décidée au début des années 1990, dans le cadre des politiques d'aménagement du territoire. Je me souviens qu'il a été question de transférer l'institut à Dijon, à Marseille, puis finalement à Lyon. C'est là que la délocalisation a eu lieu. 
  
-Période difficile de liquidation des structures existantes ! Il ne faisait pas bon être fragile à ce moment…+Quand est survenue la troisième cohabitation, en 1997, avec Lionel Jospin comme premier ministre et Claude Allègre comme ministre de l’Éducation 
 +nationale, les choses se sont précisées.  
 +Le nouveau directeur, Philippe Meirieu était professeur de sciences de l’éducation à l’Université Lyon 2 et conseiller de Claude Allègre.  Il est resté assez peu de temps directeur, mais suffisamment pour amorcer le transfert de manière irréversible. 
  
 +===Plusieurs stations===
 +L’institut a d'abord été transféré dans la banlieue de Lyon, dans l’ancien lycée professionnel Léon Blum à Saint Fons les clochettes, lieu assez déshérité, avec une vue superbe sur le corridor de la chimie. 
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 +Par la suite, l’institut a un bâtiment plus digne de son standing, dans les emprises de l’École normale supérieure, à Gerland près du Boulevard Debourg. 
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 +Puis il a été absorbé par l'Ecole normale supérieure de Lyon. Il a changé de nom et s'appelle Institut français de l'éducation (IFE). Mais il n'a plus grand chose à voir avec ce qu'était l'INRP 30 ans plus tôt. Il est trop tôt pour porter un jugement sur l'influence de l'IFE. L'histoire aura, comme toujours, les derniers mots.
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 +Pour être juste, la délocalisation s’est exercée selon les règles et les personnels ont à peu près tous à ma connaissance été recasés, grâce à
 +l’engagement de quelques personnes (je pense en particulier à Annette Bon). Mais leurs conditions sont souvent devenues moins bonnes, comme
 +toujours quand il y a immigration ailleurs. Il s’est à nouveau vérifié un quasi-théorème : il est plus facile de s’en sortir quand on a du capital social.
  
 ===La chute de la  grande bibliothèque à la crypte de l'église maronite rue dUlm=== ===La chute de la  grande bibliothèque à la crypte de l'église maronite rue dUlm===
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 |[{{:enigme:inrp_crypte.jpg?300|Une forêt d'ouvrages}}]|[{{:enigme:crypte2.jpg?300|Plusieurs étages de bouquins}}]|[{{ :enigme:crypte3.jpg?300|Une sorte de téléphérique faisant communiquer la bibliothèque avec la crypte}}]| |[{{:enigme:inrp_crypte.jpg?300|Une forêt d'ouvrages}}]|[{{:enigme:crypte2.jpg?300|Plusieurs étages de bouquins}}]|[{{ :enigme:crypte3.jpg?300|Une sorte de téléphérique faisant communiquer la bibliothèque avec la crypte}}]|
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-===Plusieurs stations=== 
-La première implantation de l'institut au terme du processus était en fait dans la banlieue de Lyon, dans le lycée professionnel Léon Blum, qui était désaffecté. C'était difficile d'accès, dans un quartier difficile, dans le corridor de la chimie… La cantine de midi était dans un établissement voisin, classé "violence", dont je me souviens qu'il était extrêmement bien organisé, avec beaucoup de personnel attentif et une ambiance plutôt détendue, pour autant que j'ai pu en juger. 
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-Par la suite, l'institut a eu des locaux dans le campus de l'école normale supérieure de Lyon, Boulevard Debourg. Plus facile d'accès. Plus classe… Puis il a été absorbé par l'Ecole normale supérieure de Lyon. Il a changé de nom et s'appelle Institut français de l'éducation (IFE). Mais il n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il était 30 ans plus tôt. 
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-Il est trop tôt, justement pour porter un jugement sur l'influence de l'IFE. Mais l'histoire aura, comme toujours, les derniers mots. 
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 ====Ce qui restait de l'INRP en 2017==== ====Ce qui restait de l'INRP en 2017====
 L'institut national de recherche pédagogique a disparu de tous les organigrammes actuels, mais il en reste des souvenirs, des œuvres et une série d'objets. Le musée national de l'éducation conserve en particulier dans une réserve la pancarte qui trônait au dessus de la porte du 29 rue d'Ulm…  L'institut national de recherche pédagogique a disparu de tous les organigrammes actuels, mais il en reste des souvenirs, des œuvres et une série d'objets. Le musée national de l'éducation conserve en particulier dans une réserve la pancarte qui trônait au dessus de la porte du 29 rue d'Ulm… 
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 +Ce musée, initialement partie intégrante de l'INRP a un certain moment été rattaché au Centre national de documentation pédagogique (CNDP) à Rouen pour devenir un service du **//Réseau Canopé//**, nouvelle appellation du CNDP.
  
 Beaucoup d'objets et de documents sont en cours d'entrée dans les bases de données, en attendant des travaux historiques… Beaucoup d'objets et de documents sont en cours d'entrée dans les bases de données, en attendant des travaux historiques…
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 +Le musée conserve aussi une superbe collection de plaques de verre pour projection murale ainsi que la plupart des micro-ordinateurs ayant équipé les lycées dans les années 1980. Il y avait aussi des films pédagogiques, des bandes vidéo dont plus grand monde ne se souvient du contenu, maintenant difficilement accessible.